Recommandations pour un accompagnement vers l’activité physique adaptée, construit et efficient au regard du parcours du patient
Article scientifique : Activités physiques, prévention et traitement des maladies chroniques
Vidéo : Comment se soigner par l’activité physique ?
« Les bénéfices de l’activité physique chez les personnes atteintes de pathologies chroniques sont également reconnus en prévention secondaire et tertiaire, ainsi que dans le cadre du traitement de ces pathologies.
–> L’enjeu aujourd’hui n’est donc plus de savoir si l’activité physique est nécessaire ou pas, mais de construire les conditions d’une pratique d’activité physique durable et adaptée en créant un environnement et un accompagnement favorable à la pratique, inscrite dans le parcours de soin, favorisant l’autonomie des personnes, et prenant en compte leur environnement social.
1. Le groupe d’experts recommande la prescription de l’activité physique pour toutes les maladies chroniques étudiées et son intégration dans le parcours de soin
Les études disponibles montrent que le niveau d’activité physique des patients atteints de pathologies chroniques est inférieur à celui de la population générale non malade. La sévérité de la pathologie a un impact sur le niveau d’activité physique et la proportion de patients inactifs croît fortement avec l’importance et la sévérité des symptômes et des limitations fonctionnelles.
2. Le groupe d’experts recommande d’adapter la prescription d’activité physique aux caractéristiques individuelles et médicales des patients
L’enjeu principal est d’adapter la pratique à l’état de santé et au traitement, aux capacités physiques, au risque médical du patient et aux ressources psychosociales du patient. Une évaluation de la condition physique du patient est essentielle pour permettre une adaptation de la prescription et une progressivité des programmes et d’en assurer le suivi.
3. Le groupe d’experts recommande d’associer à la prescription une démarche éducative pour favoriser l’engagement du patient dans un projet d’activité physique sur le long terme
L’enjeu principal est que le patient intègre l’activité physique dans sa vie quotidienne, ce qui implique de favoriser son engagement dès l’initiation du projet d’activité physique, le développement de son autonomie dans une pratique qui a du sens pour lui, et le maintien de sa pratique à long terme.
4. Le groupe d’experts recommande de soutenir la motivation du patient dans la mise en œuvre de son projet
L’engagement des personnes atteintes de maladie chronique dans une activité physique régulière est principalement motivé par le plaisir et l’intérêt qu’elles y trouvent mais aussi par leurs croyances en termes de bénéfices perçus, aussi bien pour leur santé physique que pour leur bien-être psychologique. La perception des risques liés à la pratique, la confiance en soi ainsi que l’environnement social peuvent influencer de façon plus ou moins favorable la motivation.
5. Le groupe d’experts recommande d’organiser le parcours du patient afin de favoriser l’activité physique à toutes les étapes de la pathologie
Le projet de pratique d’activité physique doit intégrer l’ensemble de la trajectoire du patient. Un des principes à respecter est de concevoir dès le début des soins (à l’hôpital ou en ville) la préparation et l’identification des éléments qui pourront être déterminants pour la poursuite d’une pratique à domicile ou à proximité de son lieu de vie. Il s’agit de permettre au patient de mobiliser immédiatement ses capacités et s’il le souhaite, d’adopter une position active dans son parcours de soins.
6. Le groupe d’experts recommande de former les médecins à la prescription d’activité physique
L’absence d’indications claires délivrées par le médecin, ou le fait de recevoir des informations contradictoires de la part de
l’équipe médicale, représente un frein important à l’initiation d’une pratique d’activité physique chez les malades chroniques. Au regard de la spécificité de l’activité physique, sa prescription demande de réelles compétences. Pourtant, actuellement, les médecins ne sont pratiquement pas formés à la prescription de l’activité physique.
7. Le groupe d’experts recommande de former des professionnels de l’activité physique à la connaissance de la pathologie et à l’intégration de l’activité physique dans l’intervention médicale
La littérature indique que les médecins comme les malades chroniques accordent une grande importance à la formation spécialisée du professionnel. Elle garantit la sécurité du patient et l’efficacité de l’intervention par un programme et un encadrement individualisé et adapté. La formation est par ailleurs une condition de l’intervention professionnelle dans un parcours de soins. »
Activité physique – Prévention et traitement des maladies chroniques© Éditions EDP Sciences, 2019 – INSERM