Pratique sportive et état de santé – INJEP


Pratique sportive et état de santé

Pour retrouver l’article en entier, cliquez ici

« Cette fiche présente un tour d’horizon des liens entre pratique sportive et santé : la santé comme motivation à la pratique, l’état de santé physique et psychologique des sportifs, et enfin les problèmes de sommeil et d’addictions chez les sportifs et non-sportifs. Les pratiquants d’une activité sportive se déclarent plus souvent en bonne santé, mais il est compliqué de déterminer des liens causaux dans cette relation. Si la pratique sportive peut améliorer l’état de santé, un problème de santé peut inversement affecter cette pratique : la diminuer en raison de difficultés physiques, ou l’augmenter pour améliorer sa santé. En outre, la pratique sportive comme l’état de santé d’un individu ont tous deux des liens avec d’autres caractéristiques comme l’âge ou le sexe.

Les résultats de cette fiche sont issus de l’édition 2017 du Baromètre santé réalisé par Santé publique France. Cette édition interroge 12 637 enquêtés représentatifs de la population des 18-75 ans résidant en France métropolitaine sur leur état de santé et, pour la première fois depuis 2000, sur leur pratique sportive. Les personnes sont interrogées sur les activités sportives réalisées au cours des douze derniers mois (si plusieurs activités ont été pratiquées, seules les deux principales sont déclarées) ainsi que sur leur état de santé perçu synthétisé ici en deux modalités : « bonne santé » (75 % des répondants, incluant les réponses « très bonne » et « bonne ») et « mauvaise santé » (25 %, incluant « assez bonne », « mauvaise » et « très mauvaise »).

 

DES SPORTIFS EN MEILLEURE SANTÉ QUE LES NONSPORTIFS

En 2017 en France métropolitaine, sept personnes âgées de 18 à 75 ans sur dix déclarent avoir pratiqué au moins une activité sportive au cours des douze derniers mois : elles sont désignées dans cette publication comme « pratiquantes » ou « sportives », même s’il ne s’agit pas forcément de pratiquants réguliers.

Parmi les pratiquants, 80 % se déclarent en bonne santé, contre 64 % des non-pratiquants (tableau 1). De même, 59 % des sportifs se sentent épanouis (qualités de vies présente et future jugées respectivement à au moins 7/10 et 8/10), contre 46 % des non-sportifs (tableau 1).

À l’inverse, près de trois non-sportifs sur dix présentent un problème de santé les limitant dans leurs activités habituelles contre seulement 18 % des sportifs (tableau 1). Ces chiffres témoignent d’un lien fort et ambivalent entre pratique sportive et état de santé (Lefèvre, Raffin, 2021).

 

LA SANTÉ, UNE DES DEUX MOTIVATIONS PRINCIPALES À LA PRATIQUE

Les pratiquants sont conscients des bienfaits possibles du sport puisqu’ils sont près de sept sur dix à déclarer pratiquer principalement pour leur santé, ce qui en fait la deuxième motivation la plus citée juste après le plaisir, avant les cinq autres propositions : maigrir, se muscler, faire des rencontres, gagner, être obligé (famille, école, médecin, etc.).

 

UNE MEILLEURE SANTÉ AU SEIN DES UNIVERS SPORTIFS PRATIQUÉS PAR LES PLUS JEUNE

Ces différences semblent largement expliquées par l’âge des pratiquants. En effet, les plus jeunes (de 18 à 34 ans) sont surreprésentés dans les univers de l’athlétisme et des sports collectifs tandis que plus de la moitié des pratiquants de course et de marche ont plus de 54 ans. Pour une même classe d’âge, les différences de santé entre univers sont restreintes. Toutefois les sportifs âgés de 35 à 75 ans pratiquant l’athlétisme ou d’autres sports moins investis (dont les sports collectifs) se déclarent en meilleure santé que les sportifs du même âge qui pratiquent d’autres univers.

 

LES SPORTIFS, ET SURTOUT LES SPORTIVES, MOINS AFFECTÉS PAR DES PROBLÈMES PSYCHOLOGIQUES

La fragilité psychologique, mesurée à partir de sentiments ressentis les quatre dernières semaines (nervosité, découragement, détente, tristesse et bonheur), est présente chez davantage de non-sportifs (36 % contre 23 % des pratiquants – tableau 1). D’autres troubles psychologiques plus sévères comme l’anxiété, la dépression et les crises suicidaires sont plus fréquents chez les non-pratiquants.

54 % des non sportives et 43 % des sportives souffrent d’anxiété (mesurée à partir de sentiments ressentis les jours précédents l’enquête : tension, peur, souci, décontraction, bougeotte et panique), tandis que l’écart n’est que de 3 points chez les hommes.

 

UN MEILLEUR SOMMEIL CHEZ LES SPORTIFS

Les pratiquants d’une activité sportive dorment généralement mieux que les non-sportifs. 47 % des sportifs de notre étude ont un temps de sommeil conforme aux recommandations usuelles (de 7 à 9 heures entre 18 et 64 ans et de 7 à 8 heures après 64 ans) contre 41 % des non-sportifs. D’autres indicateurs portant sur la qualité du sommeil sont également plus favorables pour les sportifs : 80 % d’entre eux disent avoir un sommeil récupérateur (tableau 1) et seulement 12 % être victimes d’insomnies, contre respectivement 71 % et 18 % des non-pratiquants.

 

DES SPORTIFS MOINS SUJETS AUX ADDICTIONS

La consommation de substances addictives psychoactives (alcool, tabac, etc.), généralement nocives pour la santé, semble moins élevée chez les sportifs : 23 % sont fumeurs quotidiens contre 35 % des non-sportifs, et 9 % consomment de l’alcool quotidiennement contre 12 % des non-sportifs (tableau 1). »

 

Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) – FICHES REPERES 59